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Cesym on the sea
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27 octobre 2014

La Goméra ou l'ile inaccessible (journal de bord)

23/10/14

Nous faisons route pour La Goméra. Petite nav' de « seulement » 196 miles nautiques...

Nous avons quitté Lanzarote à 14h. Des adieux émouvants avec Brian et Dorothy ; nous échangeons nos mails, l'adresse de nos blogs respectifs...Là encore, nous ne savons pas si nous nous reverrons un jour... C'est la règle du jeu de cette nouvelle vie !

Chaque départ est difficile et aujourd'hui nos miss ont craqué toutes les 2. Les copains brestois commencent à sérieusement leur manquer. Elles ont beau profiter à fond de tout ce que leur offre ce voyage, elles restent sérieusement attachées à tout ce qu'elle ont quitté... C'est en un sens plutôt rassurant de voir qu'elles ont leurs attaches, à elles, auxquelles elles tiennent et se raccrochent !

Un grand exploit pour cette nouvelle nav' : 6 heures avant les premiers signes de mal de mer pour Cyril. On progresse !!!

Nous reprenons notre rythme de navigation à 2. Cyril assure le premier et le 3ème quart (21h-1h puis 5h-9h) et moi le 2ème. En journée je suis avec les enfants car plus alerte pour le moment. Je retrouve mon sommeil en pointillé, même pendant les moments où je devrais me sentir autorisée à dormir...

 

24/10/14

Il fait beau, il fait chaud et il n'y a pas de vent...

Ce matin Cyril et les filles ont vu des dauphins. Mayeul et moi dormions encore donc nous n'avons malheureusement pas pu profiter du spectacle.

Nos yeux scrutent l'horizon dans l'espoir de voir un jour des baleines...

C'est drôle de voir comme les enfants reprennent vite leurs marques en navigation, les petites habitudes qui rythment cette vie si spéciale. Nous installons les nattes par terre dans le cockpit et tout le monde est là, ensemble. Pour le moment les filles n'apprécient pas vraiment d'être à l'intérieur du bateau quand nous sommes en mer. Donc nous sommes tous ensemble. Nous parlons, faisons des devinettes, des bracelets, nous jouons avec Mayeul, nous chantons...Tous ces moments de temps vrai et gratuit que nous ne nous autorisons que très rarement le reste de la vie.

Ce n'est pas simple, les journées sont longues mais il n'y a rien d'autre à faire que de prendre patience en bateau, alors autant utiliser ce temps pour des moments de partage.

 

12h, nouvelle avarie moteur. Il semblerait qu'il y ait un soucis avec la boite de vitesse...

Alors que Salomé, d'après ses calculs, nous annonçait une arrivée à 4h la nuit prochaine nous regardons désespérément notre vitesse chuter et notre temps de navigation s'allonger...

pas de vent, pas de moteur... que du bonheur !!

 

16h, nous avons vu des cachalots !!! Ils étaient 2, à environ 500m de nous. Ils ont passé un petit moment à sauter et nous faire des signes de leur queue. Pas un bruit au milieu de cette mer calme, cela semblait presque irréel. Un très beau moment qui nous a tous laissé songeurs...

 

18h, ne pas craquer, ne pas craquer...

Il n' y a presque pas de vent, nous avançons péniblement à 2 nœuds. Nous sommes au large de Ténérife qui semble nous narguer de ne pas avancer. La Goméra est encore loin, très loin.

Seul avantage à ces journées sans vague, ni vent: le bateau bouge à peine plus qu'au port. On en profite donc pour travailler et s'avancer un peu pour avoir plus de temps de visite une fois à terre. Heureusement les filles sont cool et se prêtent sans rechigner à ces aménagements de travail. Travail pendant les vacances scolaires et le week-end, il n'en faudrait pas beaucoup plus pour se diriger vers les syndicats écoliers !

 

25/10

9h, mer d'huile, pétole, grand soleil...

Nous n'avançons plus du tout, nous dérivons tranquillement vers le large, et nous ne pouvons rien faire !

Cela fait 43 heures que nous sommes partis et, alors que nous devrions déjà être arrivés, 40 miles nous séparent encore de La Goméra. Nous ne sommes pas manoeuvrables, ce qui ajoute encore à l'insécurité ressentie. Il ne nous reste qu'à guetter les prémices d'un retour du vent...

 

Sous l'assistance d'Eddy, qui nous guidait depuis Brest par téléphone, Cyril est allé dans le moteur afin de se faire une idée plus précise du problème. Il semblerait que ce soit le pignon de la boite de transmission qui n’assure plus ses fonctions. Quelle poisse ! En plus de miner le moral de tout le monde, les avaries techniques vont sérieusement mettre à mal notre budget et donc les possibilités de poursuivre l'aventure... Nous essayons de ne pas trop penser à cela pour le moment mais nous avons un peu l'impression que le sort s'acharne.

 

15h, nous avons mis l'annexe à l'eau. Nous allons essayer de tirer un peu le bateau pour nous remettre dans notre axe... Nous savions cette manœuvre vouée à l’échec mais cela a permis à tout le monde de se changer les idées ! Si Cyril est relativement philosophe concernant cette attente en mer, les filles et moi avons besoin de tenter des choses.

Vers 16h le vent à commencer à se lever, tout doucement. Nous réglons les voiles et voyons une vitesse de pointe à 1.7 noeuds... Après plus de 12h à dériver, nous serions presque prêts à danser dans le cockpit ! Mais ce n'est que de courte durée.

Les vents thermiques de fin de journée se font attendre...

 

26/10

Nuit calme, très calme à bord de Cesym. Il n'y a pas un bruit, juste le clapotis des vagues sur la coque; au loin les lumières de Ténérife

Difficile de se lever pour prendre son quart à 1 heure quand on a plutôt l'impression d'être au mouillage !

Mais vers 3 heures, une petite brise commence à se faire sentir et le bateau se remet à avancer tout doucement.

 

En début de matinée nous sommes entrés dans le couloir entre Ténérife et La Goméra, zone d'accélération du vent ; 15-16 noeuds, une bénédiction après ces trois journées de calme plat ! Vent de face, nous sommes obligés de tirer des bords toute la matinée et la pointe sud-est de La Goméra nous semble toujours aussi inaccessible

Après une nouvelle phase de calme plat, le vent forcit dans l'après-midi. Nous fonçons vers San Sébastien à presque 7 nœuds !!

A l'approche du port, nous tentons d'envoyer un message à la marina afin d'obtenir de l'aide pour l'entrée au port. Dimanche après-midi, il n'y a malheureusement pas grand monde au bureau. Le marinéros me répond qu'il ne parle pas anglais! Me voilà avec mon « espagnol de A à Z » dans les mains, à essayer de faire un message de détresse ... Heureusement nous avons du réseau. J'envoie donc un message à mon frère qui me traduit e express une formule. Je parviens donc à informer le marinéros de notre soucis de moteur et de notre incapacité à manœuvrer le bateau. Devant son « OK, no problem », je souffle enfin ; il semble avoir compris.

Devant l'entrée du port nous affalons les voiles et nous passons en marche arrière, seule possibilité pour nous de nous mettre au moteur. Nous qui craignions les arrivées au port, nous sommes servis ! Et pourtant... Le marinéros nous a accompagné jusqu'à notre place sans nous pousser, freiner ou autre comme nous l'espérions et Cyril a manœuvré avec brio Cesym jusqu'à sa place.

Voilà, après 74h de navigation au lieu des 38 prévues, nous sommes à La Goméra.

 

(notre route en violet puis en rouge)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dès notre arrivée, nous nous attelons aux taches post-nav' : rangement et nettoyage du bateau puis enfin une bonne douche pour tout le monde !

Sur le ponton il y a pas mal de bateaux français. Nous faisons connaissance. Tous ces bateaux se préparent à la transat'. Et grand bonheur pour les filles, il y a des enfants ! La semaine risque donc d'être plutôt sympathique !

Maintenant il nous reste à évaluer l'ampleur des dégâts moteur.

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
M
quelle aventure ! c'est vrai que les avaries, ça mine le moral !!! mais vous avez trouvé l'île! alors là, chapeau : vous faites partie du club de pro de la nav!!! petit message pour les filles : c'est sur que les copines vous manquent, mais dites-vous qu'elles donneraient n'importe quoi pour être à votre place et vivre ce voyage !! vous les retrouverez ! attendez la suite quand vous aurez quitté les Canaries, tout ce que vous allez découvrir , que vous n'imaginez même pas !!! bises à tous
A
bon alors quand le bateau n'avance pas ... est ce qu'on se baigne??<br /> <br /> et quand Mayeul regardera "cars"comme ces cousins tu comprendras mieux l'expression " tout au rétro Martin" ... bises Amandine
L
Ouah ! J'admire votre patience !!! Tenez nous au courant pour votre moteur ... !<br /> <br /> On pense bien à vous au soleil !
N
Quelle galère!!!<br /> <br /> Et je n'ai toujours pas gagné au loto :-/<br /> <br /> Bon courage
G
sachez qu en mer il y a toujours quelque chose pour faire ch... les marins.! lydie
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